Dans un mois, le tandem du Class40 Nestenn – Entrepreneurs pour la Planète, composé de Jules Bonnier et de Robin Follin, affrontera les 43 équipages concurrents inscrits à la Transat Jacques Vabre 2023. Ainsi, Jules et Robin partiront, le 29 octobre prochain à 13h40, à la conquête de la Martinique depuis le célèbre port du Havre. Le binôme Malouin – Méditerranéen qui a su s’apprivoiser tout au long de la saison, de la Caribbean 600 à la 40′ Malouine Lamotte en passant par le Défi Atlantique et la CIC Normandy Channel, entend profiter de sa complémentarité et de l’expérience des nombreux milles parcourus ensemble pour faire la différence et surprendre les scow* à l’arrivée !
Jules tient en effet la tête des « sharp » (Class40 ancienne génération) au Championnat des Class40, dans lequel il figure TOP 10 au général.
Une météo déterminante
Le Class40 n°153 Nestenn – Entrepreneurs pour la Planète l’a prouvé tout au long de la saison, s’il est retrouvé obligé de tirer sa révérence dans certaines conditions face aux bateaux nouvelle génération, appelés scow, il sait se battre et se défendre, notamment au portant. La belle 2e place obtenue à La Rochelle sur la seconde manche du Défi Atlantique a notamment confirmé à Jules et Robin – s’ils avaient des doutes – qu’ils n’avaient pas à rougir des étraves plus larges.
« Entre Le Havre et la Martinique, il y aura beaucoup de portant VMG, annonce Jules Bonnier, skipper Nestenn – Entrepreneurs pour la Planète, on n’a rien à envier aux scow dans ces conditions-là. On a des allures où on va très vite, notre dernier stage en Normandie l’a confirmé ». La 40 Malouine Lamotte, qui s’est terminée le 24 septembre dernier, aura donné à Jules et Robin le plein de confiance nécessaire à un mois de l’ultime épreuve de la saison. « Je sais qu’on peut faire la différence, assure Robin Follin. Une fois le Portugal passé, on commencera à faire du portant et ça glissera ! On l’a vu sur la 40 Malouine au retour des 7 îles, on va très vite au portant VMG, on arrive avec les bateaux qui, sur le papier, ont de meilleures vitesses. Le plus gros morceau de la course, c’est le passage du golfe de Gascogne. Si on a un régime de nord-est comme celui qui se créé en ce moment, ce serait parfait. Il ne faudra rien lâcher, être à fond, il y aura forcément une part de réussite, notre performance est dépendante de la météo. »
Si la Transat Jacques Vabre sera une découverte pour Robin Follin, cette édition anniversaire n’est ni la première pour Jules, qui la courrait en 2019 en tant que co-skipper de Maxime Cauwe sur le Class40 n°98, ni pour le Class40 n°153, qui terminait 5e. « Lors de la précédente édition, Luke Berry et Achille Nebout terminaient 5e avec mon bateau, le 153, à 2h30 du leader. Pour ma part, à bord du 98, j’ai le souvenir d’avoir des conditions anticycloniques favorables la première semaine et de passer 12e aux Canaries. On espère évidemment avec Robin retrouver des conditions similaires et traverser rapidement les alizés pour profiter de surfs endiablés jusqu’aux Antilles ! On entend bien être la surprise de cette course ! »
Le classement “sharp” en ligne de mire
Premier des Class40 ancienne génération, Jules se bat depuis deux ans – année de l’acquisition de son n°153 Nestenn – Entrepreneurs pour la planète – face à de plus en plus de scow. Et si, dans certaines conditions, son bateau sait se mettre en mode caméléon et avancer aux mêmes vitesses que les étraves rondes, un classement « sharp » a vu le jour cette année sur le circuit, récompensant les bouts pointus qui défendent leur place et leur potentiel en mer. Depuis la première course cette saison, Jules, qui se place dans le Top 10 au général, s’affiche en tête du classement des sharp. Et s’il a un matelas confortable de 61 points sur son dauphin, il ne compte pas laisser un autre concurrent lui prendre sa place à l’issue de la Route du Café. « On n’a pas pu participer à la course Les Sables-Horta-Les Sables par souci de budget mais, si on avait franchi la ligne d’arrivée, qu’importe la place, on serait sur le podium général du Championnat des Class40, indique Jules. On est le 11e plus vieux bateau de la Jacques Vabre, on devrait finir 33e sur le papier, mais la réalité est qu’on espère finir dans le premier quart de la flotte. On a de bonnes ambitions même si on a conscience que la météo des premiers jours sera décisive. Le but, comme sur chaque course, est de mettre le maximum de scow derrière et finir premier des sharp. J’avais couru la dernière Transat Jacques Vabre à bord du n°98 et me classais 21e sur 45 à l’arrivée avec le 4e plus vieux bateau. Forcément, j’entends faire au moins aussi bien » ! Robin, qui partage les mêmes objectifs que Jules, part confiant et « sans pression » sur sa première transatlantique entre la métropole et les Antilles. « L’objectif est bien entendu de mettre le maximum de scow derrière à l’arrivée, mais on veut surtout jouer avec eux toute la course. On ira chercher la plus belle place en Martinique ! »
Bonnier – Follin : un binôme qui fonctionne
Jules et Robin, c’est l’histoire d’une rencontre entre un passionné de large et un Méditerranéen qui cumule un palmarès impressionnant en olympisme, match racing et courses inshores. « J’ai sélectionné Robin en début d’année alors que je ne le connaissais que de nom. Je savais qu’il naviguait bien et je voulais un profil de figariste pour m’accompagner ».
Pari réussi pour le Malouin qui s’est trouvé un partenaire de choc qui forme désormais un binôme très complémentaire, humainement et professionnellement. « On a appris à se connaître et le bilan après 4 courses ensemble est qu’on s’entend très bien ! Humainement, c’est super et sur l’eau, notre complémentarité se fait de plus en plus sentir, Robin vient de l’inshore et moi du large. On communique très bien, la répartition des rôles à bord est naturelle et efficiente. On est à plus de 5 500 milles passés ensemble entre les courses, les entraînements et les convoyages, c’est plus que la distance de la Transat Jacques Vabre ! Je suis convaincu que la force du projet sur cette dernière course, c’est notre duo ! C’est aussi ce qui nous donne la confiance nécessaire pour prendre le départ et partir naviguer dans le paquet des scow ».
Même ressenti pour Robin qui trouve de plus en plus ses marques à bord. « Je commence à être très à l’aise sur les vitesses et les réglages. On sait que le bateau est très fiable, toute la préparation de Jules et Julien Deniel est rassurante, ça fait longtemps qu’on n’a rien cassé malgré les conditions musclées qu’on a rencontrées à chaque course. On a fait beaucoup de régates, on n’est pas en manque de navigations ensemble ! Plus le temps passe, plus c’est facile, Jules me fait de plus en plus confiance. Sans se concerter, on était d’accord sur nos objectifs sportifs. On avance dans le même sens, avec les mêmes curseurs. »
Rendez-vous dès le samedi 21 octobre pour l’ouverture du village de la Transat Jacques Vabre au Havre.
*Class40 nouvelle génération. Le premier Scow construit est le n°158.