TRANSAT QUÉBEC – SAINT-MALO // Nouvelle victoire en sharp au compteur !

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Le 30 juin dernier, à 14h00 devant Québec, Jules Bonnier et son équipage, composé de Julie Simon et Yaël Poupon, prenaient le départ de la Transat Québec – Saint-Malo. Au terme de 2 845 milles nautiques d’une traversée Ouest-Est, le Class40 Nestenn – Entrepreneurs pour la Planète s’est octroyé la 16e place parmi les 23 autres équipages en compétition. Objectif de premier sharp atteint, cette ultime transatlantique de la saison aura été à la hauteur de ses exigences pour celui qui, en 2016, réalisait sa première traversée océanique de la « Vieille Capitale » à la cité corsaire en tant que benjamin.

Crédit : Louis Bagas


Cette traversée de l’Atlantique, reliant les rives du Québec à celles de Saint-Malo, aura mis à l’épreuve l’endurance, l’expérience et l’esprit d’équipe du trio Nestenn – Entrepreneurs pour la Planète, qui ambitionnait d’avaler le parcours en 11 jours. Les conditions instables au fleuve Saint-Laurent et l’interminable sortie du Golfe auront eu raison de leurs prétentions ainsi que celles du reste de la flotte.
« Le saint laurent n’a pas duré plus de 72h00, mais on n’avançait quasiment pas dans le Golfe avec les vents de Terre Neuve. Ce n’était pas si long, il se passait des choses, il y avait beaucoup de contact et le retard que nous accumulions sur les ETA était le même pour tout le monde » confirme Jules Bonnier.

L’Atlantique Nord par le Sud

Une fois l’Atlantique Nord attaquée, la plus grosse portion de cette Transat Québec – Saint-Malo, déterminante pour le classement général, deux options se sont offertes à la flotte : Nord ou Sud. Les Nordistes, tous constitués de scows et ténors de la Classe, sont partis vers des allures propices à la performance de leurs bateaux, mais se sont vite retrouvés piégés dans la pétole. À l’inverse, Les sudistes, dont faisait partie l’équipage mené par Jules, sont devenus en moins d’une semaine les grands gagnants de cette loterie. « Les modèles nous emmenaient au Sud, indique Jules, l’option Nord qui est arrivée tard était risquée, et on voulait un peu de chaleur ! Au Nord, il fallait rester au reaching, là où l’on est moins performants. Il y avait plus à jouer au Sud. »

Dans un modèle parfait, la transatlantique se serait déroulée au portant et le Class40 Nestenn – Entrepreneurs pour la Planète aurait maintenu sa position dans le Top10, atteinte 10 jours après le départ, au moment de la grande réunification des deux groupes. « Avant le reaching, dans la dépression, on était plutôt bons en vitesse et on faisait ce qu’on pouvait, indique Yaël. Une fois la dépression passée, quand on a mis les étraves vers le Nord-Est, direction le Finistère, une énième course de vitesse s’est lancée et ce n’est pas le point fort du bateau. L’expérience de Jules soutenait qu’on ne pouvait pas faire mieux, nos efforts ne suffisaient pas toujours, même si on était à 100% de notre potentiel. »

Il aura finalement fallu 14 jours, 23 heures, 47 minutes et 54 secondes à Jules, Julie et Yaël pour rejoindre le port d’attache du Class40 n°153, dans des conditions de plus en plus mollissantes. « Ce dernier jour n’a pas été de tout repos, souligne Julie. C’était dur de se battre contre les autres avec les conditions variables. On se retrouvait arrêtés devant un nuage, puis on repartait à 28 nœuds, on ne savait plus quelle voile mettre, il fallait temporiser. On voyait Saint-Malo au loin et ça nous a motivé. »

Un sharp parmi les scows

Avec moins de 5h00 et 45 milles de retard sur les vainqueurs, cette transatlantique aura eu des allures de régate au contact pour le n°153. Bonnes options prises, paquet de tête accroché, écarts resserrés jusqu’au bout, cette course prouve une nouvelle fois que la petite étrave de Jules Bonnier sait se défendre face aux Class40 de nouvelle génération, dits « scows ». « Arrivés à Ouessant, on était toujours dans le match, on voyait les bateaux autour. On a souvent été au contact, c’était stimulant. On finit 1er pointu et c’était l’objectif. 16e bateau sur 24 au départ, ce n’est pas pire, on a mis des scows derrière. Je pense qu’on a bien navigué, on était toujours au maximum du potentiel du bateau, on n’a rien cassé, on a vécu une belle expérience ».
Pour Julie Simon, qui avait déjà pu appréhender la navigation en course sur Nestenn – Entrepreneurs pour la Planète à l’occasion de l’Atlantic Cup, cette transatlantique était une expérience « impressionnante » : « Une course dans ce sens-là, avec toutes ces dépressions, c’est quelque chose qu’on ne vit pas tous les jours ». Yaël Poupon était quant à lui le bizuth de l’équipage, avec un seul convoyage de qualification entre Portland et Québec pour se faire la main sur ce support qu’il connaissait peu. « La découverte du Saint Laurent en course, que nous avions passé pour le convoyage, était super ! Je me suis bien senti sur le bateau, il est sympa et fiable, comme l’équipage ! J’ai appris plein de choses, c’était vraiment top ! »

Une nouvelle fois, cette épreuve aura démontré la régularité de Jules Bonnier, et sa ténacité à se battre au contact des meilleurs. Cette victoire en catégorie Sharp n’aura fait que confirmer sa position de leader au Championnat des Class40 dans cette catégorie, qu’il entend remporter pour la troisième année consécutive.

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