De retour en Guadeloupe depuis samedi soir, seulement une heure et demi après avoir pris le départ de la première étape du Défi Atlantique et à cause d’une fissure survenue au barreau de barre de flèche, le trio Nestenn – Entrepreneurs pour la planète n’a pas ménagé ses efforts pour repartir au plus vite en direction de Horta.
En espérant pouvoir changer la nouvelle pièce ce soir, le tandem compte bien prendre au plus tard jeudi matin son second départ pour accomplir les 2 200 milles de l’étape malgré son abandon contraint. L’envie et la motivation de pouvoir être sur la ligne de départ de la deuxième étape animent Jules, Thibault et Robin depuis ce week-end !
NOUVELLES DEPUIS LA TERRE
” Bientôt 72h00 que nous avons dû virer de bord pour retourner vers la marina de Pointe-à-Pitre. On n’a pas chômé depuis et les 2 premiers gros défis étaient analytiques et logistiques. Dans un premier temps, on devait comprendre avec le fabriquant du mât ce qui s’était passé pour que ce câble du mât tombe. Je suis monté au mât durant le retour au port (non sans mal) et j’ai pu constater que le barreau de barre de flèche était fissuré à deux endroits.
De là, il a fallu imaginer autant de scénarios que possible pour que la pièce nous arrive le plus rapidement possible, tout en sachant qu’il n’y en avait pas en stock chez les revendeurs et que cette pièce est produite en Roumanie.
De plus, cet incident est survenu samedi, et les usines n’ouvraient qu’à partir du lundi. En bref, un rapide second départ n’était plus si envisageable qu’on l’espérait.
On a donc contacté tous les membres de la Class40 pour savoir si un généreux collègue avait un mât non utilisé en stock et s’il acceptait que l’on vienne démonter son barreau de barre de flèche pour l’expédier le plus vite possible. Francois-René Carluer, propriétaire du 172, a tout de suite proposé son aide (merci FR!!) et le fabriquant nous a indiqué que les mâts étaient compatibles. Super Julien (Deniel) est ainsi parti dimanche matin en direction de Port La Forêt pour démonter le barreau du 172. Après avoir fait plus de la moitié de la route, il est apparu que les pièces des 2 mâts n’étaient finalement pas compatibles… demi-tour pour Julien (merci et désolé pour ton dimanche…) et surtout échec du plan A.
Parallèlement à cela, il fallait programmer et anticiper le démâtage du bateau, qui ne pouvait avoir lieu avant lundi également. On a donc profité de la journée de dimanche pour enlever les aériens du mât, puis les câbles, la bôme etc. pour être plus efficients lundi matin.
Au même moment, Constance (ma sœur 😗) partait direction Bucarest pour récupérer le nouveau barreau produit en un temps record durant la journée de lundi.
Lundi matin, nous avons démâté. À peine arrivé au-dessus du terre plein soutenu par la grue, le barreau de barre de flèche rompt totalement ! Si c’était arrivé en mer, on aurait pu démâter… On a eu chaud !
On a ainsi déposé le mât, vérifié que les rod (câbles inox qui tiennent le mât) n’étaient pas abimés et on s’est employés à enlever la pièce cassée afin de préparer l’arrivée de la nouvelle qui était à ce moment là toujours en Roumanie en direction de Bucarest.
Mardi matin, après un transfert Parisien, la pièce est enfin dans l’avion avec Olivier (mon père) direction Pointe-à-Pitre ! Ils doivent arriver à 18h à l’aéroport aujourd’hui, on récupèrera la pièce et on se lancera dans une session de collage nocturne. Au plus tôt on colle la pièce, au plus tôt on peut repartir compte tenu des temps de séchage de la colle !
On espère maintenant repartir mercredi soir ou jeudi matin. L’espoir d’être au départ de la seconde étape du Défi Atlantique est toujours là. On va tout faire pour et c’est vraiment ce qui nous motive depuis 3 jours.
Je voulais profiter de ce petit récit pour remercier toutes les personnes qui nous ont envoyé un message de soutien, qui ont proposé leur aide et qui ont cherché des solutions avec nous. La Team Project Rescue Océan (Axel TREHIN) qui nous a fait part de son savoir-faire en la matière, BE Racing qui nous a proposé de récupérer un barreau sur le mât du 152, ma famille qui s’est mobilisée a 200% ainsi que Jean-Paul de Greement Marine Service pour son aide et son expertise.
Je m’attendais plus à faire du près débridé en direction du nord que de devenir manager de cellule de crise durant ces derniers jours. C’est frustrant sportivement mais, après réflexion, c’est une fois encore une expérience qui permet de developper la résilience, l’optimisme en plus d’en apprendre davantage techniquement.
Et puis, on va pas se mentir : être « bloqués » en Guadeloupe… ça pourrait être pire! 😅
Merci également à Nestenn et les partenaires EPLP pour leur soutien. La suite au prochain épisode ! “